Les extrémismes sont les fléaux des sociétés démocratiques

Jean-Michel Ropars
Courrier

On sait les crimes commis par les extrémistes de droite au XXsiècle, on évoque aujourd’hui les conséquences de l’islamisme radical, pourquoi parle-t-on si peu des dérives de l’extrémisme de gauche ?

Cet extrémisme-là est pourtant bien présent dans le paysage politique, au niveau national comme au niveau local. Dans une ville plutôt "tranquille" comme Brest fleurissent depuis des mois sur les murs des affichettes incendiaires, appelant au chaos, et stigmatisant le pouvoir en place démocratiquement élu. Ces tracts, d’inspiration anarchiste et libertaire, s’en prennent directement à certains : photos à l’appui, le préfet de police de Paris (Didier Lallement) est ainsi comparé à Himmler, et estampillé "cent pour cent Gestapo" ; Emmanuel Macron est explicitement présenté comme un émule de Hitler : des reproductions de la célèbre photographie de la poignée de mains à Montoire montrent un Pétain hilare serrant la main à un "führer" dont le visage a été travesti en celui de l’actuel Président de la République. Lors de manifestations (récurrentes), les groupuscules à l’origine de ces slogans défilent en criant leur haine du "système", en taguant banques et enseignes supposées d’origine américaine. Faut-il trouver cela normal ? Doit-on laisser se développer ces courants qui n’aspirent qu’à créer le "chaos" pour établir leur "ordre", qui aurait tout d’un fascisme de gauche, déjà expérimenté au XXsiècle avec les conséquences dévastatrices que l’on sait pour les libertés individuelles ?

Certes, ces groupements sectaires sont très minoritaires. Mais ils trouvent un relai complaisant auprès de certains : formations politiques, syndicats, médias, intellectuels ou présumés tels, jamais en retard d’une erreur de diagnostic. Et, dans le climat de profond malaise qui est celui de la société française suite aux multiples crises qu’elle traverse (sanitaire, économique, sociale), une frange non négligeable de la population semble sensible à ce type de message. Avec quel effet ? Aujourd’hui la société française paraît travaillée en profondeur par une culture généralisée du soupçon (et pas seulement dans les milieux complotistes), qui fait que personne n'écoute plus personne. On manifeste, on dépose des plaintes (96 plaintes, à ce jour, ont été adressées à la Cour de Justice de la République contre des ministres, une information judiciaire a été ouverte le 7 juillet contre Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Olivier Véran pour "abstention de combattre un sinistre" !). N'a-t-il pas toujours été plus facile de trouver des boucs-émissaires, plutôt que de réfléchir à l'inefficacité de nos pratiques collectives, ou aux dysfonctionnements de l'État depuis 1958 (et même depuis la monarchie). Des élections importantes s’annoncent : que nous réserveront-elles, si l’abstention se renforce, au profit des partisans déterminés des solutions les plus radicales ?

Il n'y a pas de communauté politique viable sans "contrat social" avec engagements réciproques : en ces temps de repli sur soi et d’individualisme exacerbé, nous en sommes loin ! Ce manque de sens des responsabilités individuelles (que savent bien exploiter les démagogues de tout poil), tout cela rend l'avenir de la démocratie problématique en France.  Nous apparaissons très faibles face aux dictatures qui prospèrent.

Courrier de Jean-Michel Ropars, adhérent du MoDem 29

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