Un débat difficile mais souhaitable pour un budget responsable

En ne votant pas la motion de censure il y a quelques jours, les socialistes ont permis l’ouverture du débat parlementaire, rendant possible un vote dans les temps d’un budget indispensable pour la France. Il faut saluer cette décision responsable qui tranche avec les postures politiciennes des deux extrêmes. D’un côté, l’extrême gauche, qui réclame sans cesse une 6e République débarrassée d’une « monarchie présidentielle », mais dont l’unique objectif semble être l’élection de Jean-Luc Mélenchon. De l’autre, une extrême droite qui se garde bien de dévoiler son programme, de peur de perdre sa dynamique de principale opposante au système.
Pendant ce temps, la charge de la dette, dénoncée par François Bayrou, n’a pas diminué (55 milliards en 2025), et les agences de notation se succèdent pour abaisser la note de la France, ce qui entraînera mécaniquement une hausse des intérêts de cette dette.
Dans une recherche de compromis, le Premier ministre Sébastien Lecornu a décidé de suspendre la réforme des retraites. Il faudra donc concilier, lors des discussions budgétaires à l’Assemblée nationale, cette recherche de compromis avec une trajectoire indispensable de réduction des dépenses. Proposer toujours plus de dépenses publiques sans recettes en face n’est pas économiquement tenable.
Le MoDem jouera son rôle en mettant en avant des thèmes qu’il défend depuis longtemps : une fiscalité juste qui ne touche pas l’outil de travail mais la fortune improductive, une augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs en baissant les cotisations et une baisse des dépenses publiques, susceptibles, je le crois, de rassembler une majorité de députés.
Notre système doit également être repensé. Si nous voulons renforcer le pouvoir du Parlement, il faudra instaurer la proportionnelle aux élections législatives. Cela favorisera un climat plus serein et évitera des alliances contre-nature de premier tour, comme celle du Nouveau Front Populaire, scellée en quelques heures par des partis soucieux de préserver leurs circonscriptions, mais en désaccord sur des sujets tant nationaux qu’internationaux.
Aujourd’hui désabusés, à juste titre, par le constat d’un système bloqué sur fond de rivalités présidentielles, les Français aspirent à retrouver un chemin de stabilité à travers des réformes qui améliorent leur quotidien tout en garantissant un avenir stable pour leurs enfants.
Ce chemin est à notre portée. Aux députés, maintenant, de répondre à cet appel en faisant preuve de courage et de responsabilité. La balle est dans leur camp !